Retraite: les Québécois n’ont pas cédé à la panique. Mais l’ampleur de la dette du gouvernement les inquiète. La grande majorité des Québécois qui détenaient des placements (90 %) sont restés investis depuis le début de la pandémie, et ce, malgré les sursauts des marchés.

L'équipage s'entraîne régulièrement pour pouvoir faire face à tout type de situation d'urgence Capture écran YouTube En tant que chef de cabine, je n’irais pas jusqu’à dire que la disparition du Boeing 777 de Malaysia Airlines est un non-évènement, mais pour l’heure, ni le personnel naviguant, ni les passagers n’ont l’air de s’inquiéter à ce sujet. Au sein de l’aéroport dans lequel je travaille, l’ambiance n’a pas changé. Quand j’ai appris cette disparition, je n’ai pas été choqué, car ce sont malheureusement des choses qui arrivent. Ce qui m’intéresse c’est de savoir ce qui s’est passé pour pouvoir briefer mon équipage. Actuellement, il y a trop de suppositions et nous ne pouvons tirer aucune conclusion. L'accident survenu lors du vol AF447 d'Air France entre Rio et Paris avait traumatisé beaucoup de gens en France, parce qu’il concernait justement notre pays. À ce moment-là, on sentait l’inquiétude de certains clients, qui nous disaient sur le ton de l’ironie "Bon, j’espère que l’avion ne va pas se crasher cette fois-ci". Ce n’est pas le cas actuellement. Le personnel naviguant peut céder à la panique Quand on fait partie du personnel naviguant, on se doit d’être efficace, de garder notre sang-froid et de sécuriser les passagers, tout en les rassurant. Mais nous sommes des êtres humains il nous arrive parfois de nous laisser gagner par la panique ou le déni. En 2009, je devais atterrir à la même heure que le vol AF447 qui reliait Rio à Paris et qui n’est jamais arrivé à destination. Pendant de longues heures, nous ne savions pas ce qu’il s’était passé, mais nous nous attendions au pire. Je me souviens avoir parlé avec un membre d’un autre équipage qui m’a dit "Ce n’est qu’une panne de batterie, ce n’est rien du tout". Il était dans le déni. Ces catastrophes nous permettent d’être encore plus vigilants. L’accident du vol 522 d’Hélios Airways qui s’est crashé sur une montagne en Grèce en 2005, m’avait par exemple permis de mettre en garde le personnel naviguant. Il y avait eu une dépressurisation de la cabine et tout le monde avait fait une syncope, sauf un steward, qui avait eu le réflexe de prendre un masque à oxygène. Il avait alors tenté de réanimer le pilote, en vain. Même si l’avion s’est crashé, je me suis servi de cet épisode à titre d’exemple car le steward avait bien réagi face à cette situation d’urgence. Il faut savoir que la majorité des accidents se déroulent lors du décollage ou de l’atterrissage. Pendant ces deux phases critiques, je demande à mes équipes de se concentrer, de se taire et de se faire une check-list dans leurs têtes, afin d’anticiper leurs gestes en cas de problème. L'équipage doit pouvoir affronter tout type de situation De mon côté, je n’ai pratiquement jamais été confronté à des situations délicates en vol. Une fois par an, en moyenne, nous faisons une simulation d’accident. Dans une cabine en feu, nous devons maîtriser l’incendie et évoluer à travers la fumée. Nous nous entraînons également à évacuer l’avion. Mais le personnel naviguant doit être préparé à affronter tout type de scénario passager indiscipliné, objet suspect trouvé à bord, malaise, dépressurisation, sortie de piste… Chaque situation a sa propre procédure de sécurité. Certaines de ces données sont confidentielles et doivent être parfaitement maîtrisées par les hôtesses de l’air et les stewards. Dans le cas du Boeing 777, nous ne savons pas à quoi a été confronté le personnel naviguant. D’un point de vue rationnel, cette disparition est terrible, mais comme nous n’avons aucune piste, nous ne voulons pas céder à la panique. On se pose simplement des questions comment et pourquoi cet avion a disparu ? Et surtout, que peut-on faire à l’avenir pour éviter ça ? Propos recueillis par Anaïs Chabalier

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